Ça commence avec un rien, elle est seule la nuit, elle se maquille ou elle est dehors, de dos, elle se tourne enfin, à moins qu’elle jette un vêtement, quelque chose sans se retourner, elle se penche un peu pour voir plus près, elle fait le mur, un geste inattendu, ça n’a pas besoin d’être grand, c’est indescriptible souvent, quoique remarquable, un de ces détails qui font les femmes fascinantes, élégantes, libres, terriblement libres.

Ce sont ces détails qui nous obsèdent depuis plus de 100 ans, la ligne d’une jambe, la délicatesse d’une malléole, la détermination d’un mouvement d’épaules, un regard, une allure. Depuis 100 ans, nous regardons les femmes vivre, vibrer, devenir, nous dessinons
des souliers aux courbes racées, capables d’épouser leurs moindres volontés, leurs moindres mouvements. Ces mouvements qui les qualifient sans les enfermer, qu’elles bousculent et réinventent depuis des années, sans jamais se satisfaire d’une seule identité. Depuis 100 ans nous les suivons, attentifs, précis, discrets, pour faire de chaque soulier une occasion d’oser et de chaque pas

une ode à leur liberté.